1. Protection passive
Elle est constituée par le revêtement extérieur
dont le rôle est de créer un effet de barrière électrique
entre le métal des canalisations et le milieu environnant. Ce revêtement
ne constitue cependant pas une protection absolue et définitive
en raison des imperfections ou blessures susceptibles de se produire lors
de la pose ou au cours de la vie de l'ouvrage. C'est pourquoi on maîtrise
ces risques potentiels par l'installation d'une protection cathodique.

L'intérieur des conduites d'eau potable d'assainissement
est protégée contre la corrosion par la présence
d'une couche de béton. Ce dernier, au contact du fluide, génère
à l'interface métal - béton une zone où
le pH devient très élevé. La basicité du
milieu permet la passivation de l'acier et donc sa protection.
2. Protection active ou protection cathodique
Elle consiste à amener par des moyens extérieurs et artificiels
l'ensemble de la surface extérieure du métal à un potentiel suffisamment
négatif pour rendre le métal entièrement cathodique et supprimer ainsi
tout risque de corrosion extérieure. Le critère de protection cathodique
est la valeur du potentiel au-dessous duquel l'acier ne peut se corroder.
Pour l'acier enterré ou immergé, le critère de protection est mesuré avec
une électrode de référence Cu/CuSO4 en contact avec
le milieu situé au voisinage immédiat du métal de -850 mV. Ce n'est qu'à
partir d'une certaine valeur de courant que le potentiel nécessaire est
atteint.
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Diagramme de Pourbaix du fer |
Les électrolytes naturels sols ou eau de mer généralement
rencontrés ont des pH compris entre 6 et 8,5. A ces pH, les aciers
ont un potentiel naturel voisin de –500 mV. Dans
ces conditions, l’acier en contact avec le sol est dans son domaine
de corrosion (1).
La protection cathodique consiste à abaisser le potentiel de l’acier
pour se retrouver dans le domaine d’immunité à
un potentiel inférieur à –850 mV où
les phénomènes d’oxydation sont rendus négligeables
(2).
Pour réaliser la protection cathodique d'une structure
en acier, il suffira :
de
constituer une pile à l'aide d'un métal plus électro-négatif
que l'acier : c'est la protection
par
anode sacrificielle ou galvanique.
ou
de
les relier à une source électrique convenablement connectée
de manière que l'acier
devient la cathode
du système et de vérifier que le potentiel de cette cathode
atteint bien
le critère
de protection en tous points : c'est le soutirage de courant.
2.1. Protection cathodique par anodes sacrificielles
Principe : on crée un couple galvanique dont
la canalisation métallique sera la cathode de la pile et l'anode
un métal choisi (magnésium, aluminium, zinc) pour son potentiel
plus électronégatif.
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Principe de la protection cathodique par anodes sacrificielles
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Kit anode sacrificielle magnesium |
Anodes sacrificielles zinc
sur une coque de bateau |
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2.2. Protection cathodique par courant imposé
Principe : l'abaissement de potentiel des canalisations à la valeur voulue est obtenu en connectant le réseau, en
un ou plusieurs de ses points, au pôle négatif d'une source
électrique de courant continu. Le champ électrique se répartit
dans le sol, par la prise de terre ou déversoir. Les électrons
gagnent la canalisation et pénètrent par leur surface latérale,
cheminent longitudinalement dans les conduites jusqu'à la connexion
au pôle négatif du redresseur. Il en résulte un abaissement
de potentiel dans le réseau. Cet abaissement de potentiel croît
depuis les extrémités du réseau les plus éloignées
de la connexion jusqu'au pôle négatif de l'alimentation pour
être au maximum au droit de celle-ci. Il doit être suffisant
pour que le critère de protection soit partout atteint et maintenu.
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Principe de soutirage de courant
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Ce type de protection est tout indiqué pour la protection des
grands réseaux et offre une grande souplesse d'adaptation et de
réglage.
Un poste à courant imposé est constitué par :
Un transformateur redresseur
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Transformateur redressseur électromécanique
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Transformateur redresseur piloté |
Des anodes qui peuvent être constituées de différents
matériaux (graphite, ferrosilicium
chrome, titane... ) :
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Anode titane revêtue d'oxyde mixte |
3. Les
courants vagabonds